guimauve
Dans la cuisine, je stressais toujours énormément. Je courais, montais, re-descendais, re-montais, re-descendais les escaliers. J’arrivais à mon poste les bras plein de légumes, de paquets, de sauces, des trucs. Je me disais toujours « on ne sait jamais… ». Et je voyais le sous-chef se dire dans sa tête en me regardant « c’est quoi tout ça… ». Et je courais à droite et à gauche, sous l’œil amusé des maliens qui eux n’avaient pas l’air stressé du tout, discutaient, prenaient leur temps. Mais comment faisaient-ils ? J’avais tellement de choses à préparer, pourquoi eux ne semblaient rien faire ?
Je venais en avance, pour être bien sûre d’être prête à l’heure. Je me battais avec des machines. La plus méchante était la hacheuse à steak haché (ou tartare). Avec elle, il fallait monter les pièces dans le bon sens, et si l’on se trompait, elle se coinçait et je perdais une demi-heure à tout décoincer, à tout démonter. Etrangement jamais personne ne passait dans les couloirs à ce moment là. Je devais donc me débrouiller seule, et je piquais quelque guimauves à la fleur d’oranger.
L’autre machine assez méchante, était la machine à « mettre sous vide ». On avait une préparation, qui pouvait être une sauce, des légumes, des herbes, que la machine scellait par magie dans des portions plastique sous-vide. Le problème avec cette machine était que si l’on positionnait mal le plastique celui-ci avait tendance à exploser, et les ingrédients dedans avec. Le plus chiant c’était les sauces, quand ça éclatait, ca surprenait, et là on avait envie de devenir invisible.